Histoire et patrimoine de Montbazens

HISTOIRE : Des vestiges du passé lointain

La préhistoire

On ignore les origines précises de Montbazens. Cependant, de rares mais intéressants vestiges nous permettent de penser que son territoire était habité durant la préhistoire. Des outils du néolithique (de 5000 à 2500 ans av. J.C.) déposés dans les collections départementales du Musée FENAILLE à Rodez ont été retrouvés au lieu-dit « Le Causse » à l’ouest de l’agglomération.

La période gallo-romaine

Il semble que durant la période gallo-romaine, Montbazens eut un habitat relativement important. Dans son ouvrage « Les Ruthènes » l’archéologue Alexandre ALBENQUE évoque la découverte de vestiges intéressants témoignant de l’existence d’un habitat gallo-romain au voisinage du hameau de Montfalgous. Plus récemment, en 1969, lors de travaux de voirie, furent mis à jour des éléments révélant des substructions gallo-romaines. De nombreuses tuiles ou fragments de tuiles à rebord, l’une portant des inscriptions latines, des débris de béton à tuileau provenant d’un sol et quelques tessons de céramique sigillée ont été trouvés en sous-sol aux abords de l’actuel cimetière. Ils furent recueillis par M. BALSAN Conservateur Départemental des Beaux arts.

Le Moyen-âge

On peut déterminer les limites de l’enceinte urbaine qui se situait autour d’un prieuré faisant partie du patrimoine de l’abbaye de St Géraud d’Aurillac et de l’église fortifiée. Ces édifices sont les témoignages les plus concrets du passé religieux, féodal et guerrier de Montbazens. Selon la tradition, la première localité s’appelait « Ville Longue » et son église, dédiée à St Jacques, était rattachée à la cathédrale de Rodez. En 960, Montbazens appartenait aux Comtes de Rodez. Ce n’est qu’en 1289 qu’une bulle du pape Nicolas IV évoque l’existence du prieuré de Saint Géraud à Montbazens et son annexe à Lanuéjouls comme dépendance de l’abbaye d’Aurillac. Cette dernière était signalée comme l’une des plus riches du royaume dès la fin du XIème siècle. Elle joua un rôle essentiel sur les chemins des pèlerins de St Jacques de Compostelle.

La ville a eu une certaine importance : des remparts percés de portes l’entouraient. Un hôpital (chapelle de Notre Dame de Joie) y fut fondé pour accueillir les voyageurs et probablement les pèlerins, il était ruiné au XVIIème siècle. Montbazens, établi sur la grande route Figeac-Rodez, qui passait autrefois par Peyrusse-le-Roc, a bénéficié du trafic commercial. La localité a profité par la suite du Bassin Houiller voisin.

Sculpteur
Il faut savoir que tous les édifices et la grande majorité des maisons sont construits en pierre de pays. En effet, Montbazens était la cité des « tailleurs de pierre ».
On en comptait plus de cinquante au Moyen Age et sur le secteur est de la commune on retrouve de nombreuses excavations, plus ou moins comblées, qui correspondent à d’anciennes carrières. Rémy TEULIER, jeune et talentueux sculpteur installé à Montbazens, a offert une œuvre à la commune en 2012 (photo ci-contre).

PATRIE DE :

Famille CAVAIGNAC : lorsque les moines quittèrent Montbazens « la maison du Prieur » fut habitée par une riche famille du Plateau, les CAVAIGNAC. Famille française dont plusieurs membres s‘illustrèrent dans la politique, notamment : Jean-Baptiste, conventionnel (1763-1829) ; Godefroy (1801-1845) qui fut un des chefs du parti démocratique sous Charles X et Louis-Philippe. Il y eut surtout Louis-Eugène, son frère, général, gouverneur de l’Algérie puis ministre de la guerre, il fut investi, le 24 juin 1848, de pouvoirs dictatoriaux qui lui permirent d’écraser l’insurrection, puis fut nommé chef du pouvoir exécutif (28 juin). Candidat à la présidence de la République, il fut battu par Louis-Napoléon (10 décembre).

Ludovic CALMELS, médecin, fut président du Conseil Général de la SEINE (né en 1817)

Marius GARRIC, ancien maire de Montbazens, décédé en 1973, fondateur du syndicat d’adduction d’eau.

Les Armoiries :

Elles sont définies ainsi « De gueules au lion d’argent, la queue fourchée, accompagnée, en chef d’un croissant versé de même, et en pointe, d’une étoile d’or ». En 960 Montbazens appartenait aux Comtes de Rodez. Simon de MONTFORT s’en empara au XIIIème siècle. En 1484, Charles d’ARMAGNAC installa sa famille dans la ville. Montbazens est le lieu d’origine de la famille De CADOLLE. Le blason de Montbazens est composé de meubles héraldiques figurant dans les blasons des De MONTFORT et De CADOLLE.

Patrimoine

L'ancien logis du prieur devenu mairie

A quinze mètres de l’église, côté sud, était situé le logis du Prieur, très belle maison gothique du XVIème siècle avec une tour contenant un escalier à vis en pierre, une échauguette au galbe très soigné et des fenêtres à meneaux composent un édifice à l’architecture élégante, lequel est devenu l’hôtel de ville.

Une enceinte fortifiée

Des restaurations récentes ont mis en évidence l’architecture médiévale de certaines maisons qui constituent l’enceinte du prieuré. La tour ronde de la maison SALSET-POUGET (ancien Hôtel des Voyageurs), la tour carrée de l’école privée, la vieille porte située derrière la poste, à l’est de la place de l’église, de vieilles caves en voûte sont les vestiges d’un ensemble qui existait au temps du prieuré fortifié de Montbazens.
Hotel de ville en 1928
Hotel des voyageurs en 1908
Place de la Poste

L'Eglise

L’église est dédiée à St Géraud, Montbazens ayant relevé de l’évêque d’Aurillac jusqu’à la Révolution. Elle a subi depuis sa création (au début du XIIème siècle), de multiples transformations. Elle présente quelques spécificités remarquables : une chapelle où sont exposées les chasubles sacerdotales, un retable restauré dans les années 1990, des vitraux avec le Christ remettant ses clés à St Pierre, d’autres représentant les quatre évangélistes flanqués chacun de son symbole. L’autel est dominé par la statue de Ste Émilie de Rodat, créatrice de maintes écoles, dont une à Montbazens. Sous la table de l’autel sont gravés les noms de 34 victimes de la Grande Guerre 1914-1918.

Sur les murs extérieurs de l’église on aperçoit les traces des multiples modifications : les restes de trois voûtes romanes apparaissant au-dessus du porche, les portes et fenêtres bouchées de la façade nord et les meurtrissures de la façade sud. Derrière l’église, une grande croix en fer forgé sur un socle de pierre, œuvre de Jean-François CALMELS, ferronnier. Le clocher du XVème siècle, tour carrée assez massive, était fortifié.

Eglise de Montbazens

Tout de suite après le porche d’entrée, à droite, la partie la plus ancienne, avec son petit vitrail. Puis vient la chapelle où se remarque l’entrée de la tour ronde du clocher et où sont exposées les chasubles sacerdotales. Au-dessus de sa porte, à peine lisible, la date 1513. Les vitraux sont récents et témoignent de la dévolution particulière qu’avaient les fidèles pour le Sacré-Cœur à la fin du XIXème siècle. Autre témoignage de cette dévotion, le tableau aussitôt après l’entrée de l’église, à gauche.

La Chapelle suivante a porté plusieurs noms avant que le retable restauré dans les années 1990 lui donnât le nom de St Géraud, patron de la paroisse. Retenons le nom de « Chapelle des Cordes », nom qu’elle porta longtemps, les cordes actionnant les cloches étant tirées de là. Quant au retable, il connut lui aussi maintes transformations.

Le chœur a été rebâti en 1920 quand l’église menaçait ruine et que fut entreprise sa réfection. Au centre, les vitraux représentant le Christ remettant ses clés à St Pierre. Les vitraux de droite et de gauche représentent les quatre évangélistes flanqués chacun du symbole le représentant. De plus, à droite, le lion de St Marc (souvenir de Venise) parce que dès les premières lignes de son récit St Marc évoque « la voix qui crie dans le désert » qui ne peut être que le rugissement du lion. A côté, St Jean et son aigle. Pourquoi l’aigle ? Parce que St Jean atteint les sommets de la doctrine chrétienne comme l’aigle atteint le sommet des montagnes. A gauche, St Matthieu. L’homme lui a été attribué parce qu’il débute son évangile par une généalogie humaine de Jésus. St Luc enfin, et l’image d’un taureau ailé. Pourquoi ? St Jérôme dixit, à cause du récit du sacrifice offert au temple de Jérusalem par Zacharie, récit placé au début de son évangile. A gauche du chœur, la chapelle où se tient la chorale. L’autel est dominé par la statue de Ste Emilie de Rodat, créatrice de maintes écoles, dont une à Montbazens. Sous la table de l’autel les noms de 34 victimes de la Grande Guerre 1914-1918. A gauche, un tableau de Delmas.

L'église
Sortie de l'église en 1916

En faisant le tour extérieur de l’église, vous pourrez voir sur les murs les traces des multiples modifications, depuis les restes de trois voûtes romanes apparaissant au-dessus du porche, les portes et fenêtres bouchées de la façade nord, jusqu’aux meurtrissures de la façade sud. A l’extrémité Est du chœur, au-dessus de la plaque ronde du nivellement (465 m), une curieuse petite croix gravée dans une pierre. Derrière l’église, une grande croix en fer forgé sur un socle de pierre, œuvre de Jean-François CALMELS, ferronnier. Le clocher du XVème siècle, tour carrée assez massive, était fortifié.

La Chape

Chape vient évidemment de cape, mot emprunté au provençal capa, les deux mots étant très voisins. Chape ne s’est d’ailleurs pas immédiatement distingué de cape, désignant jusqu’au XVIIème siècle divers manteaux amples sans manches. Il a gardé par la suite la spécialisation religieuse de « manteau ecclésiastique ». Le dictionnaire Robert le définit simplement et justement : « long manteau de cérémonie, sans manches, agrafé par devant ». Sa couleur dépend du temps liturgique. Evêques et prêtres la portent principalement lors de bénédictions solennelles, telles les vêpres et les processions.

La Chasuble

La chasuble est un vêtement sacerdotal à 2 pans, sans manches et avec une ouverture sur la tête, que le prêtre porte pour la célébration de la messe et les cérémonies qui la précèdent ou la suivent immédiatement. Auparavant le prêtre a revêtu l’aube, longue robe blanche descendant jusqu’aux pieds, et l’étole, bande d’étoffe longue et étroite que le prêtre porte suspendue au cou. Le cordon, portant un gland à chaque extrémité, sert à fixer l’aube à la ceinture.

La chasuble, maintes fois transformée depuis sa création, a connu la forme que nous lui connaissons, variant parfois, « romaine », « gothique », du concile de Trente (1945-1563) au Concile Vatican II (1962-1965) qui, depuis, l’a rendue plus souple et plus légère.

La chasuble est un vêtement très ample et arrondi qui tombe devant et derrière, sur lequel est brodé une grande croix. Elle symbolise l’Amour de Dieu qui enveloppe toute l’humanité. En portant la chasuble le prêtre « revêt » le Christ et apparaît ainsi, montant à l’autel, comme Notre-Seigneur montant au calvaire avec sa croix.

Chasubles

L’origine du mot est latine et très controversée. Probablement s’agit-il d’une altération du bas latin casula, « manteau à capuchon », puis « vêtement enveloppant sans manches ». La chasuble apparaissant alors comme « abri » ; l’on retrouve casula, petite case, petite cabane, diminutif de casa, case. Les chasubles portent la couleur de la liturgie du jour, blanche, rouge, verte, violette, exceptionnellement rose.

Retable de Montbazens
Retable de Montbazens

Le Retable

Ce retable a été totalement réaménagé dans les années 1990. Il aurait été dommage qu’il fût définitivement perdu, son origine étant du 17ème siècle. Ce que l’on connaît de ses origines nous est donné par Gilbert FOUCAUD dans son ouvrage « L’Art à Figeac dans la deuxième moitié du XVIIème siècle ». Son commentaire est bref : « Jean LAUNET, … travaille à Figeac, … avec les DELCLAUX. Quand il meurt, en 1671, il laisse deux retables inachevés, l’un à Montbazens, l’autre à Aubin.

A Montbazens, dans le transept Sud, quatre colonnes salomoniques (colonnes torses décorées d’un réseau végétal) encadrent trois niches sous un entablement horizontal. Le décor est fait de têtes d’anges et de fruits. Le tout est peint et doré. Les trois statues ayant disparu ou n’ayant pas été exécutées, nous serions en présence de l’œuvre des seuls DELCLAUX ». Les DELCLAUX terminent donc le retable de Montbazens. On peut supposer qu’il fut réalisé entre 1665 et 1675. 

Que représentait le retable en dehors des têtes d’anges et de fruits ? Les trois niches des statues étaient-elles vides ou avec quelles statues ? Quel fut l’emplacement primitif du retable ? Quels furent ses déménagements successifs ? Quand furent placées les statues ? Tout laisse supposer qu’il fut l’objet de maints et maints remaniements entre sa réalisation première et ce qu’il est aujourd’hui. Aujourd’hui St Géraud préside, curieusement flanqué de St François d’Assise et de St Louis de Gonzague.

Le tableau de Delmas

Signé de Delmas, daté de 1852, ce tableau fut peint à une époque où la dévotion au Sacré-Cœur était très forte. Inventorié en 1906, son emplacement d’alors révèle qu’il était déjà délaissé.

On lit dans l’inventaire : « Derrière la statue du Sacré-Cœur et caché par celle-ci un tableau peint à l’huile de 150 sur 150 environ, représentant une scène biblique  (sic) et signé Delmas, 1852, évalué à 40 francs ».

Récemment restauré, alors qu’il était oublié » dans la sacristie, il a été installé à son emplacement actuel en 2009.

Tableau de Delmas

Le Monument aux Morts de Montbazens

Depuis 2014, la France est entrée dans le cycle des commémorations de la Grande Guerre, la Première Guerre Mondiale 1914-1918. Ces commémorations ont pour but de rappeler les sacrifices de la Nation, notamment humains visibles à travers les nombreux monuments aux Morts. La commune de Montbazens a rendu hommage à ses Poilus. En effet, une décision du Conseil Municipal du 11 juillet 1920 prévoit d’ériger un monument pour « honorer les enfants de la commune Morts pour la France »(1). Après de nombreuses discussions au conseil municipal c’est l’architecte M. GRIALOU, à Viviez, qui est chargé de la mise en place du monument (1). Ce monument aux morts se nomme ‘La France victorieuse’. C’est une sculpture en bronze et le conseil municipal a obtenu que ce monument soit unique dans le département (1).

Ce monument a une structure classique avec un socle et sa sculpture. Le socle a la particularité d’être en « pierre de Lorraine »pour résister aux gelées (d’après la délibération du conseil du 22 avril 1922) (1). En effet, le calcaire local n’est pas connu pour sa grande résistance au gel hivernal. C’est aussi le symbole de la Lorraine reprise à l’Allemagne à la suite du conflit.

La France victorieuse, observons-la de plus près. Cette « France » est représentée comme la déesse grecque Athéna (observez le drapé de la tunique qui fait penser à la Victoire de Samothrace du Louvre), elle porte dans sa main gauche la déesse de la Victoire. Celle-ci tend « aux enfants morts pour la France » les palmes de la Victoire pour la partager avec les Poilus morts dans les tranchées. Cette « France Victorieuse » rend hommage aux Poilus :

  • Le casque Adrian que porte la sculpture. Jusqu’en 1915 les fantassins français portent le képi de feutre qui est remplacé par un casque d’acier. Sur le casque les palmes de la victoire. La France victorieuse est casquée comme un Poilu.
  • De plus il y a la présence de la capote (veste) du Poilu, de l’uniforme « bleu horizon », qui recouvre les épaules de la ‘France Victorieuse’ : les « Poilus protègent la France »

Enfin un détail qui a de l’importance, « La France victorieuse » est armée. Remarquez l’épée dans sa main droite, si la guerre est finie tout n’est pas réglé. La France reste vigilante car l’Allemagne doit dans les années 1920 rendre des comptes et payer les dommages de la guerre (réparations prévues par le traité de Versailles en 1919). Pour être sûr d’être payée la France envahit et occupe l’Ouest de l’Allemagne, la Rhur une région riche en charbon de 1923-1925. L’épée est donc bien à portée de main !

Cette « France Victorieuse » est donc pour la municipalité un hommage aux 52 noms inscrits sur le monument aux morts, 52 noms qui ont participé par leur sacrifice au fait que la France a été Victorieuse ! Bien entendu, de nos jours, le monument aux morts est aussi un hommage aux morts de la Seconde Guerre Mondiale et à ceux de la Guerre d’Algérie.

Monument aux morts

Enfin, il faut savoir que le monument a changé de place en 1997. Avant, il était situé au centre de la place « de la Halle » (actuelle place du marché), et que, durant de nombreuses années, il était ceint dans un « espace sanctuaire » avec des grilles et marqué par des obus aux 4 coins (2).

David Gonçalves

Sources :
(1) Délibérations du Conseil Municipal de Montbazens (1903-1923), Archives municipales de Montbazens
(2) Léopold Bras, Montbazens, 2007.

La fontaine d'Hervé

Cette œuvre réalisée par Hervé VERNHES, sculpteur installé à Peyrusse-le-Roc, invite le promeneur à faire étape pour se rafraîchir de cette eau qui nous descend de l’Aubrac.
Fontaine Vernhes
Orgues

Une fontaine avec des orgues basaltiques symbolise l’arrivée des eaux des lointaines Boraldes d’Aubrac sur le plateau de Montbazens. Elle est due à l’initiative audacieuse de Marius GARRIC, ancien maire de la commune.

La vieille porte du Barry

Près de l’Eglise et de l’hôtel de Ville ne subsistent que de rares vestiges du passé médiéval de Montbazens. Vous remarquerez la tour ronde de la maison SALSET-POUGET (ancien Hôtel des Voyageurs) sur l’avenue du Ségala, la tour carrée du collège St-Géraud, et ici la vieille porte du BARRI au cœur de ce qui était le faubourg du prieuré.

Si vous souhaitez plus d’informations sur l’histoire du village, vous trouverez, en mairie ou à l’office de tourisme, à la vente, un remarquable ouvrage « MONTBAZENS » rédigé par Léopold BRAS, se désignant lui-même comme un « chroniqueur du passé ».

Vous pouvez également consulter « Le Narrateur » ancêtre du journal Le Villefranchois, qui est désormais consultable sur Internet, sur le site des Archives Départementales (archives.aveyron.fr).

Vielle porte du Barry

C’est au cœur du bourg de Montbazens, dans un bel immeuble du XVIième siècle, ancienne maison du prieur devenue mairie, que sont présentées les collections de faïences et d’art chinois. Ce bel édifice fut un certain temps, après le départ des moines, la résidence de la famille CAVAIGNAC, d’où était issu le général, héros de la deuxième république. Ce sont des descendants de cette famille de notables du même nom, Ernest et Marie-Thérèse, qui ont été les généreux donateurs de la collection de faïences à la commune de Montbazens.

C’est d’un séjour au titre de responsable de la poste française en Chine à Fou Tchéou de 1905 à 1910, que Jean-Pierre-Georges GLADIN a ramené une très riche collection d’art chinois. Pierre et Roger, ses fils, avaient conservé ce bel héritage et l’ont légué à la fin du XXième siècle à leur commune de résidence, Montbazens, où il est présenté dans un cadre très précieusement aménagé pour recevoir l’ensemble des deux collections.

Le parti-pris muséographique et scénographique adopté est de montrer les collections comme dans l’intérieur d’une maison bourgeoise du XIXième pour l’espace faïences et d’une maison chinoise pour l’espace dédié à l’art chinois tout en racontant le lien entre Montbazens et les donateurs.

Faïences anciennes

Une très grande diversité de pièces est rassemblée. Les faïences, plats, assiettes, jattes, potiches ont des origines multiples, bien connues (Delft, Moustiers, Rouen, Nevers, etc.). La faïence, comme le grès, la terre cuite ou la porcelaine, est une céramique. Il s’agit d’une pâte argileuse, blanche, dense et sonore, dont la finesse, plus ou moins grande, va d’objets simples tels pipes, carreaux, etc. à une vaisselle que l’on pourrait qualifier de luxe, présentée ici. Le musée ne présente qu’une partie de la généreuse donation, la collection entière étant amenée à être montrée au fil des ans.

Broderies chinoises

Les soieries et différents objets témoignent d’une civilisation que les dynasties successives, depuis le premier empereur Qin (221 avant JC.) jusqu’aux Quing (1644-1912) n’ont cessé de polir sans jamais se départir d’un confucianisme que les siècles altèrent plus ou moins. Les soieries présentées peuvent plaire autant au public peu averti par la finesse et la perfection de la broderie qu’à des personnes plus versées dans cet art au raffinement le plus subtil.